La peur est la soeur de lâimagination.
Juliette et les autres, Roseline Cardinal.
This is Halloween đ
Vous vous ĂȘtes fait un marathon de films dâhorreur et de sĂ©ries fantastiques pour patienter, vous avez passĂ© des heures Ă Ă©cumer la toile (la toile, Internet, Halloween, tu lâas ?) Ă la recherche du tuto parfait pour LE makeup de la soirĂ©e, vous avez vĂȘtu vos plus beaux atours pour cette nuit et nous y voilĂ enfin ! Lâheure des sorciĂšres a sonnĂ© !
Peut-ĂȘtre passez-vous votre soirĂ©e seul(e) ? Ou peut-ĂȘtre ĂȘtes-vous avec des amis ? Quoi quâil en soit, vous vous ĂȘtes perdu dans les mĂ©andres de mon grimoire numĂ©rique, intriguĂ© par ce titre.
Pour vous mettre dans lâambiance de cette soirĂ©e mĂ©morable, laissez-moi vous conter quelques histoires frissonnantes qui me sont arrivĂ©es.
Je vous rassure, elles ne sont pas trĂšs nombreuses. Vous les comptez sur les doigts de la main. Voici pour vous ce soir, 3 histoires courtes sur des Ă©vĂ©nements de mon existence que je ne comprends toujours pas Ă lâheure actuelle…
Alors installez-vous confortablement, le frisson est pour maintenant…
Une Ă©trange manifestation…
La petite ville dâoĂč je viens a ses origines qui remontent Ă lâAntiquitĂ©. Et il sâavĂšre que la maison de ma grand-mĂšre maternelle – qui y vit aussi – a Ă©tĂ© construite sur les vestiges dâun ancien cimetiĂšre romain #creepy
Depuis toute petite jâentendais souvent mes tantes parler de leur enfance au sein de cette maison, et que pas mal de choses sây Ă©taient dĂ©roulĂ©es. Des Ă©vĂ©nements qui demeurent encore aujourdâhui inexpliquĂ©s.
Je nâavais jamais donnĂ© aucun crĂ©dit Ă ces histoires de famille car je ne suis absolument pas superstitieuse. JE CROIS EN CE QUE JE VOIS.
Mais ce quâil mâest arrivĂ© il y a quelques annĂ©es mâa fait me poser Ă©normĂ©ment de questions, qui demeurent actuellement sans rĂ©ponses.
Je nâai jamais Ă©tĂ© proche de ma grand-mĂšre, et je nâai passĂ© la nuit que trĂšs rarement chez elle. Deux fois exactement. Et Ă chaque fois il sâest passĂ© des phĂ©nomĂšnes Ă©tranges.
Un soir donc, je devais rester dormir chez elle. Son compagnon Ă©tant en dĂ©placement ce soir-lĂ , ma grand-mĂšre dĂ©cide que je dormirai avec elle. Jusquâici pas de soucis.
Nous sommes seules chez elle et faisons notre petite soirĂ©e tranquillement. Au moment dâaller me coucher, je me rends dans la cuisine pour boire un verre dâeau, que je me sers dans le verre que jâutilisais toujours quand jâallais chez elle. Un geste somme toute banal me direz-vous.
AprĂšs avoir bu mon verre, je le pose fermement sur la table et ma grand-mĂšre, dĂ©jĂ couchĂ©e, me demande de faire un peu plus attention pour ne pas risquer de casser le verre. JâĂ©teins les lumiĂšres derriĂšre moi et monte les escaliers pour me rendre dans la chambre.
En entrant, la seule chose que je vis fut, posĂ© sur la table de chevet, le mĂȘme verre dâeau avec les quelques gouttes dans le fond.
Ma grand-mĂšre nâa que des verres dĂ©pareillĂ©s.
Des cris dans la nuit…
Quelques annĂ©es plus tard, dans cette mĂȘme maison, je devais dormir une fois de plus (de trop ?) chez mon aĂŻeule. Son compagnon Ă©tait encore en dĂ©placement, alors ma grand-mĂšre et moi Ă©tions seules chez elle. Et comme jâavais bien grandi, la presque adulte que jâĂ©tais prĂ©fĂ©rait dormir dans la chambre dâami situĂ©e juste Ă cĂŽtĂ© de la sienne (autant profiter du grand lit pour moi toute seule).
Cette nuit-lĂ , je ne sais pas pourquoi, je ne parvenais pas Ă mâendormir et je nâarrĂȘtais pas de me retourner dans mes draps. Et câest Ă une heure avancĂ©e de la nuit que, soudain, provenant de la cuisine, jâentendis un homme et une femme se disputer violemment.
Ătrange. Je nâavais pas entendu ma grand-mĂšre se lever alors que jâĂ©tais pourtant bien Ă©veillĂ©e, et je nâavais pas non plus remarquĂ© que son compagnon Ă©tait rentrĂ© plus tĂŽt que prĂ©vu de son dĂ©placement.
Les cris continuĂšrent de sâĂ©lever pendant de longues minutes sans que je ne comprenne pour autant la teneur de la dispute. Les mots me semblaient Ă©tranges, mais je mettais mon incomprĂ©hension sur le fait que plusieurs portes closes me sĂ©paraient du lieu de lâaltercation.
Dâun coup, jâentendis un bruit sourd, puis tout se calma. Je mâinquiĂ©tais immĂ©diatement pour ma grand-mĂšre et jâespĂ©rais sincĂšrement que son compagnon nâavait pas Ă©tĂ© violent avec elle. Alors je dĂ©cidais de me lever pour vĂ©rifier que tout allait bien.
En bas des escaliers, jâentendis les mĂȘmes voix chuchoter Ă travers la porte de la cuisine tenue close, un raie de lumiĂšre filtrait par dessous. Et plus je me rapprochais, et plus jâĂ©tais intriguĂ©e car les mots que je distinguais avaient des connotations latines trĂšs prononcĂ©es. La latiniste que je suis sait reconnaĂźtre du latin quand elle en entend.
Mais au moment oĂč je lâouvris, la lumiĂšre sâĂ©teignit brusquement.
Je rallumais immĂ©diatement et examinais la piĂšce : jâĂ©tais seule. AussitĂŽt je rebroussais chemin et me rendais dans la chambre de ma grand-mĂšre. Je la vis endormie paisiblement dans le fond de son lit.
– Mamie ? Patrick (son compagnon) nâest pas lĂ ?
– Mais allons ! Tu sais bien quâil est en dĂ©placement au Maroc !
– Mais tu tâes disputĂ© avec qui il y a quelques minutes dans la cuisine ?
– Je nâai pas bougĂ© de mon lit, ChĂ©rie.
Noir comme la nuit…
L’annĂ©e de mes 8 ans, mon pĂšre est devenu chauffeur routier Ă lâinternationale et partait Ă la semaine. Il ne rentrait donc Ă la maison que le week-end et câest ma mĂšre qui nous Ă©levait, mon frĂšre, ma sĆur et moi.
Ce jour-lĂ , jâavais 11 ans, mon frĂšre RĂ©mi 9 et ma sĆur Julia 3. Nous Ă©tions en train de prendre le petit dĂ©jeuner en famille, mais le faisions dans le silence car cette pĂ©riode de lâannĂ©e Ă©tait particuliĂšrement difficile pour ma mĂšre. En effet, deux ans auparavant, Ă cette mĂȘme Ă©poque, mon arriĂšre-grand-mĂšre Yvette, la femme qui lâavait Ă©levĂ©e et quâelle aimait plus que tout, Ă©tait dĂ©cĂ©dĂ©e.
En plein milieu du repas, ma petite sĆur, depuis sa chaise haute, posa sa tartine et lança de sa petite voix :
– Cette nuit jâai vu MĂ©mĂšre, elle est venue me faire un bisou. Et jâai mĂȘme pu jouer avec son petit chien. Elle lâa appelĂ© Noirot parce quâil est tout noir !
Mon frĂšre et moi avons ri en pensant que ma petite sĆur avait rĂȘvĂ© tellement fort quâelle sâĂ©tait persuadĂ©e que câĂ©tait la rĂ©alitĂ©, surtout que nous nâavions jamais eu connaissance de lâexistence de ce chien.
Câest quand je vis ma mĂšre blĂȘmir que je compris que quelque chose nâallait pas. Elle demanda Ă ma sĆur :
– Quâest-ce que tu racontes ?
– MĂ©mĂšre est venue me voir cette nuit pour que je joue avec son chien. Et elle mâa dit quâelle sâappelait comme moi.
Ma mĂšre se mit Ă pleurer et au bout de quelques secondes, elle nous apprit que quand mon arriĂšre-grand-mĂšre avait alors cinquante ans, elle avait adoptĂ© un petit chien, noire comme la nuit, quâelle avait appelĂ© Noirot. Et quâYvette Ă©tait un surnom quâon lui avait toujours donnĂ©, que son vrai prĂ©nom Ă©tait Julia.
Tous les matins, pendant une semaine, ma sĆur nous racontait que durant la nuit elle avait jouĂ© avec le petit chien pendant quâYvette lui chantait des chansons.
Mes petites histoires vous laissent pantois ? Jâen suis restĂ©e interdite pendant un moment moi aussi quand je les ai vĂ©cues.
Je ne sais pas ce quâil sâest rĂ©ellement passĂ©. Est-ce le produit de mon imagination ou bien la manifestation dâentitĂ©s invisibles Ă nos yeux ? Nous ne le saurons jamais…
Bonne nuit chers lecteurs, et nâoubliez pas de regarder sous votre lit avant de vous endormir…
Aurélia.